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"Local ça ne dit rien sur la vertu des pratiques agricoles."

Pourtant je vends uniquement localement.

"Agriculture Biologique ne dit presque rien sur le respect de l'environnement des pratiques."

Pourtant je suis certifié AB.

Voici, pour être au clair, les particularités des méthodes que j'emploie pour produire et vendre de la nourriture selon mon éthique personnelle.

De l'opportunisme au quotidien

"Faire de déchets une ressource", voilà en une phrase pourquoi je suis opportuniste. Car être opportuniste ce n'est pas tirer meilleur parti des circonstances en faisant abstraction de principes moraux. Au contraire, c'est réduire l'absurde (le déchet) pour optimiser mon système de production.

Concrètement sur ma ferme je :

  • Récupère des déchets verts (tontes, feuilles, broyat de bois) pour gérer la fertilité de mes sols
  • Récupère des bâches plastiques d'ensilage d'un éleveur de Cazères pour gérer l'enherbement
  • Récupère des déchets de nourriture (pain, reste de repas) d'entreprises Cazériennes pour réduire les coûts (alimentation poules) et réduire les déchet à l'échelle de la ville

Si vous avez des déchets que vous pensez utiles pour moi (alimentation, objet, matière organique), n'hésitez pas à me contacter !

Récobrada est un bel exemple d'association locale opportuniste qui fait d'objet inutile pour nous, un objet utile pour quelqu'un d'autre.

Travailler le sol le moins possible

Un des objectifs de ma ferme, c'est de produire de la nourriture en utilisant le moins d'énergie fossile possible. L'énergie fossile, le pétrole pour nommer l'ennemi c'est ce qui nous permet d'avoir une vie à 100 à l'heure en pourrissant la planète. C'est ce qui nous permet de manger des produits de l'autre bout du monde pour pas cher.

  • Cette énergie ne sera pas disponible éternellement, il faut se préparer à sa rarefaction
  • Même si le pétrole était abondant pour l'éternité, les effets néfastes de son utilisation comme carburant devrait nous dissuader de l'utiliser.

Bref, chez moi pas de tracteur ou de machine qui fonctionne avec du gasoil ou de l'essence. Je préfère le travail manuel ou assisté avec des machines électriques. Donc je dispose d'une faible force de travail... Donc travailler le sol est réduit au strict minimum.

En plus de ça, il se trouve que travailler profondément le sol accélère sa minéralisation, c'est pratique à court terme car ça le rend fertile pour les mois qui suivent. Mais ça entame sa capacité de fertilité pour les années à venir.

Enfin, ça pousse très bien sans travailler le sol. La preuve ? Regardez une forêt ! Reste à faire pousser tout seul des trucs pour nous nourrir à la place de la forêt : c'est là toute la compétence d'un maraicher sur sol vivant

Nourrir le sol, ne pas nourrir les plantes

2 agricultures s'affrontent car elle ont des approches différentes :

  • la première exploite des ressources comme on exploite une carrière de minerai. Alors le sol est alors vu comme une ressource à exploiter pour produire des matières premières agricoles. On parle alors d'exploitant agricole, d'exploitation agricole.
  • la seconde cherche à batir un écosystème dans lequel on prélèvera de la nourriture. On parle alors de paysan, de ferme.

Ferme ou exploitation agricole ? Paysan ou exploitant agricole ?

Ici les mots traduisent des réalités bien différentes. Dans mon cas, je suis un paysan qui travaille dans une ferme !

De l'autonomie dans l'entretien de la fertilité

L'autonomie est un pillier important de la cohérence d'un système.

Lorsque l'Agriculture Biologique accepte d'utiliser des matières non issues de l'Agriculture Biologique pour gérer la fertilité de ses sols, elle sacrifie la cohérence. Par exemple, sur beaucoup de fermes en bio, on utilise des engrais issus de transformation de déchet d'élevage non bio.

Chez moi, il y a aussi des contradictions : j'utilise de la tonte ou des feuilles d'arbres dont je ne maitrise pas vraiment la provenance. C'est la raison pour laquelle je travaille depuis le début à plus d'autonomie en matière organique de ma ferme. Notamment avec l'utilisation de Couverts Végétaux : des plantes que l'on fait pousser dans un but qui n'est pas nourrissiers (nourrir le sol, désherber, éliminer des maladies, etc.).

En 2020, la majeure partie de la fertilité de mes sols est auto-produite, et j'en suis très fier ! Mais ça me demande beaucoup de travail et ça mobilise des compétences élevées que j'ai mis 7 ans à acquérir.

Des ateliers de productions qui sont en synergie

C'est ici le moment de parler d'une idée emprunter à la permaculture, l'idée de redondance et de synergie. Avec un objectif : la résilience et la productivité écologique.

Ce n'est pas la permaculture qui l'a inventé, depuis les débuts de l'agriculture on utilise le fumier des ruminants pour entretenir la fertilité des champs de céréale. Alors ne nous donnons pas de grands airs avec des grands mots. Simplement sur ma ferme j'essaye de trouver un équilibre entre différents ateliers de productions pour

  • diversifier mon travail, car désherber des carottes toutes la semaine c'est pas très émancipateur
  • garantir un revenu même si une production a un problème (une maladie sur les carottes ? Pas grave, les poules pondent toujours !)
  • faire qu'il y ait assez de poules pour manger tous les restes de légumes, faire qu'il y a ait assez de légumes pour absorber tout le fumier des poules, faire qu'il y ait assez d'oeufs à la vente par rapport aux légumes.

Mon terrain, il est tout petit, alors imbriquer ces ateliers c'est un vrai travail intellectuel et un jeu quotidien : trouver l'optimum pour travailler le moins possible tout en produisant un maximum sur mon terrain d'1ha. D'ailleurs, voici un plan (merci à Marie !) 2022%20-%20plans%20ferme%20intention%281%29